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Tous espèrent, sans qu’ils l’avouent, durer cent ans,
Comme tel vieux de leur village ;
Et puis — sait-on — si l’ombre et la mort et le temps
Viendront à bout de leur grand âge ?

Ils demeurent enracinés, comme des troncs,
Dans leurs tares et dans leurs vices ;
Ils trouvent juste et clair et bon tout ce qu’ils font
Et que les autres en pâtissent.

Mais c’est de leur entêtement compact, maussade et lent,
Que la race de Flandre est née,
Dure comme le sol, rêche comme le vent,
Patiente, comme l’année.

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