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Et voici qu’à nouveau s’étirent les fumées,
Infatigablement, au gré du vent, là-bas,
Sur les champs au repos et les plaines calmées ;
Et voici qu’à nouveau leur rampement, au ras
Du sol, s’étend, parmi les clos et les venelles,
En lignes lentes et longues et parallèles ;
Et que la nuit survient et que toujours, toujours,
Elles passent, sans un arrêt dans leur vol lourd,
Sans un remous lointain dans leur mouvant sillage,
Toujours, vers les marais, les bois et les villages,
Et par dessus les toits, les cours et les fournils,
Partent mourir, on ne sait où, dans l’infini.

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