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Lunes rouges, pourpres soleils,
Oh ! ces heures du dernier mois vermeil.

Et la fête ne s’alentit et ne s’achève
Qu’à l’heure où le matin se lève
Et s’essore des langes clairs de l’aube ;
La plaine alors, étincelante d’or,
Brille, de toutes les fleurs de sa robe :
Les bois, les toits, les eaux
Semblent de la clarté mise en faisceaux.
Et lentement, filles et gars reviennent
À leurs besognes quotidiennes ;
Les uns mènent vers les labours
Le pas massif des chevaux lourds ;
Et les autres, la chair encor en fête,
Partent traire et soigner leurs bêtes
Et grapillent et caressent, longtemps
Encor, les pis que leur tendent les flancs
Fermes et chauds du bétail blanc.

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