Page:Verhaeren - Les Heures du soir, 1922.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XX


Dis-moi, ma simple et ma tranquille amie,

Dis, combien l’absence, même d’un jour,
Attriste et attise l’amour
Et le réveille, en ses brûlures endormies ?

Je m’en vais au-devant de ceux
Qui reviennent des lointains merveilleux
Où, dès l’aube, tu es allée ;
Je m’assieds sous un arbre, au détour de l’allée ;
Et, sur la route, épiant leur venue,
Je regarde et regarde, avec ferveur, leurs yeux
Encor clairs de t’avoir vue.