Page:Verhaeren - Les Heures du soir, 1922.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XVIII


Au clos de notre amour, l’été se continue :

Un paon d’or, là-bas, traverse une avenue ;
Des pétales pavoisent
— Perles, émeraudes, turquoises —
L’uniforme sommeil des gazons verts.
Nos étangs bleus luisent, couverts
Du baiser blanc des nénuphars de neige ;
Aux quinconces, nos groseilliers font des cortèges ;
Un insecte de prisme irrite un cœur de fleur ;
De merveilleux sous bois se jaspent de lueurs ;
Et, comme des bulles légères, mille abeilles
Sur des grappes d’argent vibrent au long des treilles.