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Mais, en ces mois de lourde pluie
Où tout se tasse et se réduit,
Où la clarté même s’ennuie
À refouler de l’ombre et de la nuit,
Notre âme n’est plus assez vibrante et haute
Pour confesser, avec transports, nos fautes.

Nous les disons à lente voix
Certes, avec tendresse encore,
Mais c’est au soir tombant et non plus l’aurore,
Parfois même, nous les comptons sur nos dix doigts
Comme des choses qu’on dénombre
Et qu’on range dans la maison,
Et pour diminuer leur folie ou leur nombre,
Nous raisonnons.