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XVII


Subirons-nous, hélas ! le poids mort des années
Jusqu’à n’être plus rien que deux tranquilles gens
Qui se donnent d’inoffensifs baisers d’enfants
Le soir, quand le feu flambe aux creux des cheminées ?

Nos meubles chers nous verront-ils à pas très lents
Nous traîner du foyer jusqu’au bahut de hêtre
Nous appuyer au mur pour gagner la fenêtre
Et sur des sièges lourds tasser nos corps branlants ?