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XXVI


Les barques d’or du bel été
Qui partirent, folles d’espace,
S’en reviennent mornes et lasses
Des horizons ensanglantés.

À coups de rames monotones,
Elles s’avancent sur les eaux ;
On les prendrait pour des berceaux
Où dormiraient des fleurs d’automne.

Tiges de lys au beau front d’or,
Toutes vous gisez abattues ;
Seules, les roses s’évertuent
À vivre, au delà de la mort.