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L’un devant l’autre, en sanglotant d’amour ;

Et doucement et tour à tour
Sur nos lèvres qui les disaient d’une voix haute
Nos deux bouches, à chaque aveu, baisaient nos fautes.
 
Ainsi,
Très simplement, sans lâcheté ni sans blasphème,
Nous nous sommes sauvés du monde et de nous-mêmes,
Nous épargnant les deuils et les rongeants soucis,
Et regardant notre âme renaître,
Comme renaît après la pluie,
Quand le soleil la chauffe et doucement l’essuie,
La pureté de verre et d’or d’une fenêtre.