Page:Verhaeren - Les Héros, 1908.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
90

L’Escaut



Et celui-ci puissant, compact, pâle et vermeil,
Remue, en ses mains d’eau, du gel et du soleil ;
Et celui-là étale, entre ses rives brunes,
Un jardin sombre et clair pour les jeux de la lune ;
Et cet autre se jette à travers le désert,
Pour suspendre ses flots aux lèvres de la mer ;
Et tel autre dont les lueurs percent les brumes
Et tout à coup s’allument,
Figure un Wahallah de verre et d’or,
Où des gnomes velus gardent les vieux trésors.