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I


Vénus,
La joie est morte au jardin de ton corps
Et les grands lys des bras et les glaïeuls des lèvres
Et les raisins de fièvre et d’or,
Sur l’espalier géant que fut ton corps,
Sont morts.

Les Cormorans des temps d’Octobre ont laissé choir
Plume à plume, leur deuil, au jardin de tes charmes ;
Mélancoliques, les soirs
Ont laissé choir
Leur deuil, sur tes flambeaux et sur tes armes.

Hélas ! tant d’échos morts et mortes tant de voix !
Au loin, là-bas, sur l’horizon de cendre rouge,