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Et le minaret blanc sur le ciel rouge et bleu
Ou le gel coruscant des montagnes polaires.

Au mois d’avril, au mois de mai,
Le bras ballant, le pas rythmé,
Aime à dire et à redire, pour t’y complaire,
Leurs syllabes autoritaires.

Aux jours d’été, quand midi bout,
Ils sont pareils à quatre aigles qui, tout à coup
Battent l’espace avec de grands vol fous
Et voyagent dans les nuages.
Aux jours d’été, ils sont pareils encor
À des houles d’argent et d’or
Qui dessinent des monts et des vallées,
Immensément, dans les moissons bariolées.

Ils sont aussi les cavaliers du vieil hiver
Qui chevauchent l’averse et fouettent la bourrasque.
Le givre les habille et le brouillard les masque.
Qu’ils s’élancent soit de la plaine ou de la mer,