Page:Verhaeren - Les Campagnes hallucinées, 1893.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chanson de Fou


Je les ai vus, je les ai vus
Ils passaient par les sentes
Avec leurs yeux comme des fentes
Et leurs barbes comme du chanvre.

Deux bras de paille,
Un dos de foin,
Blessés, troués, disjoints,
Ils s’en venaient des loins
Comme d’une bataille.
 
Un chapeau mou sur leur oreille,
Un habit vert comme l’oseille
Ils étaient deux, ils étaient trois,
J’en ai vu dix, qui revenaient du bois