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PIERRE

Comme tu sais adroitement sucrer la lie
Du vin que je dois boire et bois à tes côtés.
Pourtant, si, par hasard ou par male aventure,
J’allais au bois et abattais un soir d’été
Celui qui, grâce à toi, me fut rage et torture ?


MARIANNE

J’en pleurerais.


PIERRE

Et si j’oublie, et si l’ardeur et si la fièvre
Et si ma lâcheté redemandaient tes lèvres ?