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PIERRE

Mes deux pigeons me font songer
À deux sabots de bois léger
Qu’on aurait peints de couleurs claires,
Et qui trottent au long du jour
Dans la cuisine et dans la cour,
Et sur le seuil plein de lumière.


JEAN

Mes coqs sont nés dans mon fournil,
Au creux du mur, sous la grande arche :
Ils étaient vifs, mais si petits
Qu’on aurait dit des œufs qui marchent.
Ils grandirent dans le soleil
D’un avril clair à juin pareil ;
Bientôt, sur leur patte menue,
Ils étiraient leur aile nue.