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« Les gens d’ici se parlent peu,
« Ils ignorent le vin de feu
« Qui empourpre les outres,
« Ils se terrent en des maisons
« Dont le foyer et ses tisons
« Noircit toujours les poutres.

« Ni le cyprès, ni l’olivier
« Ne font un abri familier
« Au milieu de leurs plaines.
« L’ombre descend avant le soir,
« Et le tumulte immense et noir
« Y gronde dans les chênes.

« Ils allument au jour tombant
« Une humble pipe, en se courbant
« Vers la flamme de l’âtre ;
« Leur amour n’aime que pain bis.
« Ils ne connaissent Alexis,
« Ni Gallus, le beau pâtre.