Page:Verhaeren - Les Aubes, 1898, éd2.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le futur seul, dans mon esprit,
Plus fort et plus réel que le présent, existe…

CLAIRE, (désignant la rue)


S’ils te voyaient, comme ils seraient gagnés par ta confiance !
Ami, tu fais de moi
La plus fière des femmes,
Et je m’abîme et je m.e brûle, en ta grande âme ;
Et ce baiser que je te donne,
Prends-le, et porte-le sur toi
Comme une arme ardente et claire :
Il est peu d’hommes sur la terre
Qui en reçurent
Jamais, de plus profond et de plus vrai ! (Elle l’embrasse).

HÉRÉNIEN


Si j’étais abandonné de moi-même, je me retrouverais en toi, tant ma force a passé dans ton cœur ! — Mais je suis si ferme dans ma destinée, que rien de ce qui se passe à cette heure ne me semble réel. — Je crois à la