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LES APPARUS DANS MES CHEMINS

Et dans son cœur, par le milieu,
Les glaives d’or de la pitié totale.
Elle est, par au delà de la sagesse ¿taie,
Celle de l’ardente et claire folie,
Qui se saigne le cœur et qui se multiplie
Comme le sang du Christ lui-même ;
Celle qui ramasse jusqu’au blasphème
Pour en avoir douceur et peine :
L’universelle et non coupable Madeleine
La sublime putain du bien
L’abandonnée aux coups de tous, que rien
Ne rebute ni rien ne rassasie.
Par les chemins damnés du monde
Dans la contrée atroce et la ville transie
Des dejetés et des mâchant la-faim,
Elle partage à toussa passionféconde
Du quand même bonheur humain.
Elle est l’amante violente
L’usée et des lèvres et des genoux