Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Immensément les rejetait,
Et, rang par rang, les abattait
Sur la terre silencieuse.

Chaudfontaine et Loncin, et Boncelle et Barchon,
Retentissaient du bruit d’acier de leurs coupoles ;
Ils assumaient la nuit, le jour, sur leurs épaules,
La charge et le tonnerre et l’effroi des canons.
À nos troupes couchées,
Dans les tranchées,
Des gamines et des gamins
Distribuaient le pain
Et rapportaient la bière
Avec la bonne humeur indomptée et guerrière.
On y parlait d’exploits accomplis simplement
Et comme, à tel moment,
Le meilleur des régiments
Fut à tel point fureur, carnage et foudroiement,
Que jamais troupe de guerre
Ne fut plus ferme et plus terrible sur la terre.