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Ce qu’il vous faut sentir en ces heures de guerre,
Uniquement,
C’est l’orgueil et la force et le frémissement
De cette cendre, sous la terre.

Orges, seigles, froments, s’ils sont brûlés, vos grains,
Il n’importe — voici la nouvelle semence.
Elle lève du sol en volontés d’airain ;
Et doit répandre en vous la divine démence
Qui veut qu’on soit terrible et tout à coup vainqueur.
Vous vous tairez devant la gloire,
Plaintes et cris, sanglots et pleurs,
Pour que s’exalte seul et gronde dans les cœurs
Le cri myriadaire et fou de la victoire.