Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Où les pousses des roncerois
Et les boutons des anémones ?
Où la rencontre, au cœur du bois,
Des pas de Flore et de Pomone ?

— Hélas ! plus n’est de floraison
Que celle des feux dans l’espace :
Bouquets de rage et de menace
S’éparpillant sur l’horizon.

Plus n’est, hélas ! de splendeur rouge
Que celle, hélas, des boulets fous
Éclaboussant de larges coups
Clochers, hameaux, fermes et bouges.

Tout est sans joie et sans merci ;
La lutte épand de plaine en plaine
Ses bonds de fureur et de haine :
C’est le printemps de ce temps-ci.