Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Chacun sera d’accord avec ce battement
Pour en rythmer sa joie ou son ressentiment.
Le cœur de la cité pacifique ou guerrière
Vivra et bondira dans ce torse de pierre ;
Il dira le passé, il criera l’avenir,
Si bien qu’aux jours lointains, les races à venir
Ne pourront croire
Que ce témoin de tant de gloire
N’ait authentiquement été,
Dans un morceau d’éternité,
Sculpté.

En vain les temps de décadence et de ruine
Planteront-ils leurs couteaux noirs dans sa poitrine ;
En vain mille ouvriers, avec leurs métiers clairs,
S’en iront-ils ensemble, au delà de la mer,
Installer leur travail sous quelque autre contrôle,
Jamais le haut beffroi ne quittera son rôle
D’être la majesté, la force et l’ornement
D’un beau ciel bleu rempli de nuages flamands.