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Dans la clarté plénière et ses rayons soudains
Brûlant, jusques au cœur, les ramures profondes,
Femmes dont les corps nus brillent en ces jardins,
Vous êtes des fragments magnifiques du monde.

Au long des buis ombreux et des hauts escaliers,
Quand vous passez, joyeusement entrelacées,
Votre ronde simule un mouvant espalier
Chargé de fruits pendus à ses branches tressées.

Si dans la paix et la grandeur des midis clairs
L’une de vous, soudain, s’arrête et plus ne bouge,
Elle apparaît debout comme un tyrse de chair
Où flotterait le pampre en feu de ses crins rouges.