Page:Verhaeren - La Multiple Splendeur, 1907.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ces tumultes brûlés de vitesse et de bruit
Dont nous n’entendons pas rugir la violence
Et d’où tombe pourtant ce colossal silence
Qui fait la paix, le calme et la beauté des nuits !
 
Et ces sphères de flamme et d’or, toujours plus loin,
Toujours plus haut, de gouffre en gouffre et d’ombre en ombre,
Si haut, si loin, que tout calcul défaille et sombre
S’il veut saisir leurs nombres fous, entre ses poings !
 
L’infini tout entier transparaît sous les voiles
Que lui tissent les doigts des hivers radieux
Et la forêt obscure et profonde des cieux
Laisse tomber vers nous son feuillage d’étoiles.