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S’affirmait tel — et s’isolait de ses ancêtres.
Et la terre, avec ses jours, avec ses nuits,
Immensément, à l’infini,
De l’est à l’ouest s’étendit devant lui ;
Et les premiers envols des premières pensées
Du fond d’une cervelle humaine
Et souveraine
Eut lieu sous le soleil.

Les pensées !
Ô leurs essors fougueux, leurs flammes dispersées,
Leur rouge acharnement ou leur accord vermeil !
Comme là-haut les étoiles criblaient la nue
Elles se constellaient sur la plaine inconnue ;
Elles roulaient dans l’espace, telles des feux,
Gravissaient la montagne, illuminaient le fleuve
Et jetaient leur parure universelle et neuve
De mer en mer, sur les pays silencieux.