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Et qu’importent les couteaux et les glaives,
En menaces, sur votre rêve,
Et vos larmes et vos sanglots
Roulant ou résorbant leurs flots,
Et le feu noir des maladies
Couvant, dans vos veines, ses incendies,
Si votre ardente volonté,
Aux lâchetés quotidiennes rebelle,
Sur les débris du mal dompté
Lève ses fleurs toujours plus belles.

Nouez-vous donc, avec de tels liens d’or,
Au mât dardé de votre sort
Que toutes les rages de la tempête
Se déchaînent sans vous vaincre la tête ;
Et que la vie, avec ses ouragans déments,
Vous reste chère, immensément,
Ainsi qu’une admirable et tragique conquête.


Ô les pauvres, les vains, les lamentables fous
Qui vont droit devant eux, vers n’importe où,