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Vous n’arrêtez jamais
Leurs pas têtus, leurs pas rythmés vers les sommets.

Certes, elle était douce au fond de leur vallée,
L’existence, parmi les gestes et les voix,
Dans la chambre de joncs et de soleil dallée,
Entre les brocs de grès et les vieux bancs de bois.
Elle était simple, elle était franche,
Avec ses buissons bruns de labeur ou de peine
Au long des jours de la semaine ;
Avec ses floraisons rouges et blanches,
Chaque dimanche,
Quand les cloches, dans les matins, sonnaient ;
Quand les filles, le soir, étaient plus belles
Et que leurs corps, sous les baisers, rebelles,
Tout en se défendant, soudain s’abandonnaient.

Mais ceux, ceux qui gagnent de loin en loin les cimes,
Par un pauvre sentier pendu sur un abîme,