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Par dessus les vents fous, par dessous la mer folle,
Semblent les nerfs tendus d’un immense cerveau.
Tout paraît obéir à quelque ordre nouveau.
L’Europe est une forge où se frappe l’idée.
Races des vieux pays, forces désaccordées,
Vous nouez vos destins épars, depuis le temps
Que l’or met sous vos fronts le même espoir battant ;
Havres et quais gluants de poix et de résines,
Entrepôts noirs, chantiers grinçants, rouges usines,
Votre travail géant serre en tous sens ses nœuds
Depuis que l’or sur terre aveugle l’or des cieux.
C’est l’or de vie ou l’or de mort, c’est l’or lyrique
Qui contourne l’Asie et pénètre l’Afrique ;
C’est l’or par delà l’Océan, l’or migrateur
Rué des pôles blancs vers les roux équateurs,
L’or qui brille sur les gloires ou les désastres,
L’or qui tourne, autour des siècles, comme les astres ;
L’or unanime et clair qui guide, obstinément,
De mer en mer, de continent en continent,
Où que leur mât se dresse, où que leur rail s’étire,
Partout ! l’essor dompté des trains et des navires.