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Quand leurs temples sortaient blancs et nus de la poudre
Il en ornait le faîte et reflétait les cieux.
Aux temps des héros blonds, il se fit légendaire ;
Sigfried, tu vins à lui dans le couchant marin,
Et tes yeux regardaient son bloc auréolaire,
Luire, comme un soleil, sous les flots verts du Rhin.
Mais aujourd'hui l’or vit et respire dans l’homme,
Il est sa foi tenace et son dur axiome,
Il rôde, éclair livide, autour de sa folie ;
Il entame son cœur, il pourrit sa bonté ;
Il met sa taie aux yeux divins de sa beauté ;
Quand la brusque débâcle aux ruines s'allie,
L'or bouleverse et ravage, telle la guerre,
Le formidable espoir des cités de la terre.

Pourtant c'est grâce à lui
Que l'homme, un jour, a redressé la tête
Pour que l’immensité soit sa conquête.

Ô l’éblouissement à travers les esprits !
Les métaux conducteurs de rapides paroles,