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Ici, là-bas, partout, jusqu’en son cœur profond,
La terre.

Et le labeur des bras et l’effort des cerveaux
Et le travail des mains et le vol des pensées,
S’enchevêtrent autour des merveilleux réseaux
Que dessine l’élan des trains et des vaisseaux,
À travers l’étendue immense et angoissée.
Et des villes de flamme et d’ombre, à l’horizon,
Et des gares de verre et de fonte se lèvent,
Et de grands ports bâtis pour la lutte ou le rêve
Arrondissent leur môle et soulèvent leurs ponts ;
Et des phares dont les lueurs brusquement tournent
Illuminent la nuit et rament sur la mer ;
Et c’est ici Marseille, Hambourg, Glascow, Anvers,
Et c’est là-bas Bombay, Syngapore et Melbourne.
 
Ô ces navires clairs et ces convois géants
Chargés de peaux, de bois, de fruits, d’ambre ou de cuivre
À travers les pays du simoun ou du givre,