Page:Verhaeren - Hélène de Sparte, 1912.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CASTOR


Je vous hais tous. Mais lui, le roi, possède et garde
Impunément, ici, dans son lit, sous son toit,
Celle dont la splendeur fait mon âme hagarde.
Je ne puis plus attendre et ma tête est en feu ;
Je me vois emporté par ma fièvre et ma rage,
Par les bonds de mon cœur, par les cris de mes vœux,
Comme par un terrible et despotique orage.
Je suis hanté. Hélène est là, ici, partout,
Je dévore sa chair en mes rêves voraces
J'assiège ses flancs nus avec mes désirs fous…
Et Ménélas me raille, et m'a volé ma place.
J'ai mes desseins. Je sais qu'il est là-haut. J'y vais.


POLLUX
(railleur)


Je n'ai même pas dû lui indiquer la route.