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MÉNÉLAS


Les gestes de Castor ne peuvent point atteindre
Les hauteurs de ce front d'où je domine en paix ;
J'ai trop connu l'excès dans les périls, pour craindre
Ici, chez moi, dans ma propre maison, celui
Qui se laisse emporter par des colères vaines.
Je ne veux point qu'il trouble un instant mon esprit
Ni que le soupçon naisse en mon âme sereine ;
Vois-tu, je n'ai jamais, tout au long de mes jours,
Goûté tant de bonheur qu'en ces heures profondes
Où j'ai pu m'assurer du régressif amour
De celle qui s'en vint vers moi du bout du monde,
Tu ne sauras jamais, enfant, comme elle endort,
Au fond des cœurs calmés les soucis infertiles
Et comme sera douce, et ma vie et ma mort,
Sous ses yeux bienveillants et dans ses mains tranquilles.


ÉLECTRE


Pourtant, si ce bonheur que vous rêvez…