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Qui se frôlent et s'exaltent à travers l'air ;
Les fleurs larges sont des baisers faits chair,
Tous les flots de la mer que l'orage secoue
En un spasme cruel, s'enflent et s'entrenouent
Et même, il n'est là-haut, parmi les vastes cieux,
D'étoiles d'or qui ne s'aiment comme des Dieux.


HÉLÈNE


Oh ! l'horreur des retours dans la patrie !


ÉLECTRE


Écoute,
Tu es belle toujours, et je t'appartiens toute.
Hier, je te haïssais encor, mais aujourd'hui
Tu es le seul feu d'or qui traverse ma nuit
Tu m'es, en ces temps noirs, la soudaine embellie
Et celle qui accorde, et celle qu'on supplie,
Et qui a trop souffert pour n'avoir pas pitié.


HÉLÈNE


Malheureuse !