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Je veux que ce soit vous, vous seul, grand ciel natal
Qui l’exaltiez parfois de vos clartés plénières.
Oh ! cet air frémissant et clair comme un cristal
Vais-je y plonger mon corps, pour qu’il se rassérène !


MÉNÉLAS


Vous y recueillerez les douceurs d’autrefois
Par les soirs bienveillants et les aubes sereines
Près des sources dont l’eau fait sangloter nos bois.


HÉLÈNE


Lorsque les vents soufflaient d’Argolide et de Thrace
En Troade, j’en ai rêvé le long des mers.
Je revoyais, soudain, le seuil et la terrasse,
Et le portique et le jardin du palais clair
Où tu m’avais, aux jours de ma splendeur, reçue.
Mon oreille entendait et les abois du chien
Et les pas du berger sur les dalles moussues
Et le chant familier des esclaves lydiens
Qui poussaient les troupeaux vers les étables chaudes.
J’écoutais tout cela, le soir, revivre en moi