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On instruisit mes yeux à ne voir que des crimes
Se draper dans la pourpre et rouler aux abîmes.
Mes bras, mes mains, mes doigts n’ont touché que la mort :
Je n’ai jamais connu que la rage du sort
S’acharnant sur Atrée et me tuant mon père ;
Je vois des mains en sang dans le sang de ma mère
Et mon frère assassin qui vers l’ombre s’enfuit,
Portant toute sa race ensanglantée en lui !


POLLUX


Vous étiez une enfant quand éclata la guerre ;
Hélène était partie et ne soupçonnait guère
Les maux que son départ déchaînerait sur tous ;
Elle revient heureuse et l’accueil sera doux
Que lui fera la ville où je commande encore.


ÉLECTRE


J’ai vu Sparte aujourd’hui s’éveiller dans l’aurore,
Et les gardiens des tours se faire des signaux
Et dans l’air vierge et dur s’agiter des rameaux