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J’ai senti mes fureurs me reprendre la nuit
Et je tremble, et je vague, et mon âme est en flamme.
POLLUX
Hélène apaisera elle-même votre âme
Elle ne vous hait point ; toutes deux vous oublierez
Et les deuils passagers et les maux endurés
Et les meurtres anciens que recouvre la terre.
ÉLECTRE
Jamais ! je porte en moi une âme trop austère
Et trop haute pour avoir peur des souvenirs.
POLLUX
Oh ! le malheur qui vous attend dans l’avenir !
Les jours passent, le deuil s’éloigne et l’homme oublie ;
Votre front est trop clair pour la mélancolie :
Les Dieux ont seuls le droit de n’oublier jamais.
ÉLECTRE
Je suis celle qui doit haïr, je hais, je hais.