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Mais pour s’unir ailleurs et vivre infiniment.
Affres, sanglots et cris ne passent sur la terre
Qu’ainsi que des brouillards sur les ravins des monts.
Ils n’entament jamais l’immobile mystère
Qu’est la réalité des rocs durs et profonds.
Il te fallait saisir l’adversité rebelle
Pour en tordre la force et la suprême ardeur :
Mais tu n’étais que femme et si ta chair fut belle
Ton front n’imposa point l’orgueil de sa splendeur ;
Meurs donc ; meurs, mais renais ; si tu souffres, qu’importe !
Ton sort ancien fait place à ton destin nouveau :
Voici ma foudre et mes tonnerres, ils t’emportent
Vers mes amours de Dieu et de père, là-haut.


(Un coup de tonnerre,
Hélène est enlevée au ciel).



LE RIDEAU TOMBE