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L’ombre comme un vin noir nous enivre et nous brûle
Et nos danses, la nuit, font trembler les forêts.
Les rocs parlent et nous disent, au crépuscule,
Quand ils te voient passer, leur songe et leurs secrets ;
Et les rocs et le sol et les broussailles mêmes
Sentent courir en eux des frissons inconnus
Et même le caillou s’émeut, tressaille et t’aime
Quand ta marche l’effleure avec tes talons nus.


HÉLÈNE


Je veux mourir, mourir, mourir et disparaître !
Où désormais marcher, où désormais dormir,
Où respirer encor sans que souffre mon être
Et qu’il sente soudain toute sa chair frémir !
Retirez-vous de moi, brises, souffles, haleines,
Lèvres fraîches des eaux, feuilles des bois mouvants
Aubes, midis, et soirs, et toi, lumière !


UN SATYRE


Hélène !