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HÉLÈNE


Ô la folie humaine !


POLLUX


Ô la puissance vraie !
L’orgueil est le froment ; le désespoir, l’ivraie ;
Dans Sparte, à l’Agora, tout le peuple t’attend
Les yeux conquis, les bras levés, le cœur battant,
Les pères et les fils, les filles et les mères
Jettent vers toi leurs cris, leurs vœux et leurs prières ;
Leur unanime ardeur m’a dépêché vers toi.
Viens entendre l’amour qui halète en leur voix,
Viens te brûler dans ton triomphe et dans leur âme ;
C’est moi qu’ils ont nommé, mais c’est toi qu’ils acclament.


HÉLÈNE


Pourquoi connaître encor ce que j’ai trop connu ?


POLLUX


La terre entière exulte et baise tes pieds nus