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se précipitent vers lui et un berger,
le désignant, crie à tous)



UN BERGER


Voici Pollux qui sera maître et sera roi !


POLLUX
(après un grand silence ; il s’adresse
surtout à ceux qui l’ont combattu et
forment un petit groupe à gauche du théâtre)


J’ai entendu gronder vos querelles fatales
Et voulu que ma sœur ne les entendît pas :
Elle est seule, à présent, et pleure Ménélas
Loin de tout bruit, là-bas, au fond de la grand’salle.
Si je n’estimais pas, plus que ma gloire altière
Le bien de Sparte et votre orgueil d’être avant tout
Ceux dont on dit : “ Ils sont riches, puissants, jaloux
Des troupeaux de leurs prés et des fruits de leurs terres ”
Vos cris pourraient passer, sans émouvoir ma voix.
Mais vous, dont le discours vers le blâme dévie
Dites, quelqu’un a-t-il mieux employé sa vie