Page:Verhaeren - Deux Drames, 1917.djvu/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.

DON JUAN

Il avait donné sa parole au duc d’Albe. Ses cavaliers de Lombardie et ses troupes de Naples et de Sicile étaient prêts. Sa sœur, la régente, après mille résistances, s’était rendue à ses raisons : elle se résignait à faire bon accueil au duc. Qu’importe ! Il préfère satisfaire ses peuples et son fils.

LA COMTESSE

Et ce revirement s’est fait soudain ?

DON JUAN

Et ce revirement s’est fait soudain ?Sur l’heure.

LA COMTESSE

Comme il paraît étrange, et quel doute s’effleure
En moi ; je n’y puis croire.

DON JUAN

En moi ; je n’y puis croire.Eh ! comtesse, pourquoi
Aussi violemment suspectez-vous le roi ?
Suis-je de ceux qu’on trompe et Philippe, mon frère
N’a-t-il donc plus le droit royal d’être sincère ?