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Et c’est assez pour ne songer qu’à ce moment…

Allant vers le banc près de la fenêtre, comme pour reposer CARLOS, qui s’abandonne.

Repose en ton illusion, tranquillement,
À la veille d’entrer, front nu, dans la tempête.

DON JUAN, (frappe à la porte et entre familièrement ; DON CARLOS à le voir apparaître se dégage à peine des bras de la COMTESSE)

Tout ce que j’ai promis, Carlos, je le tiendrai.
Moi-même, avec mes vaisseaux clairs, je conduirai
Ta jeunesse vers les peuples de Flandre. Un cri
De délivrance acclamera notre cortège
En leurs cités dont renaîtront les privilèges.
Tu seras maître et souverain du beau pays
Qui domine le Nord et regarde la France.
Ton heure est là.

DON CARLOS

Ton heure est là.Et qui t’en donna l’assurance ?

DON JUAN

Le roi.

LA COMTESSE

J’ai peur.