Vos paroles me sont un trousseau vénéneux
Et enlaçant de serpents noirs. Toutes se liguent
Pour fasciner d’abord et pour broyer après.
Le mal atteint en vous je ne sais quel excès.
Lorsque je songe à lui, je songe à vous, mon père ;
Que je gouverne un jour, j’oublierai tout, hormis
L’horreur que j’ai de vous, et la sourde colère
D’être quelqu’un de votre sang.
Mon fils, mon fils.
Non pas, je vous rejette, et je ne veux plus l’être ;
Vous n’êtes plus qu’un roi fourbe qu’il faut punir,
Qui déshonore en lui son fils et ses ancêtres.
Votre règne sera l’effroi de l’avenir ;
On vous hait en Espagne, on vous maudit en Flandre,
Votre pouvoir honteux et bas — il est à prendre.
Je sens un projet sombre en mon âme germer ;
Le chrême est effacé dont vos tempes sont ointes
Et vous pouvez remercier à deux mains jointes