Et vous me comprendrez, j’en suis certain, voici :
Les princes de Lorraine vous recherchent, vous, infant d’Espagne, pour leur nièce Marie, qui fut reine de France. Déjà, votre choix aurait pu s’arrêter sur l’archiduchesse Anne d’Autriche, ou Marguerite, princesse de Valois. Je ne forme jusqu’aujourd’hui aucun dessein qui troublerait une préférence. Je ne redoute qu’une chose : le dépit de la comtesse de Clermont. Voilà pourquoi je l’ai interrogée.
Un prince de mon sang aime les comtesses, mais épouse les reines. La comtesse m’approuvera le jour que je me marierai. Mais je suis jeune et ma tendresse veut rester libre encore.
Songez qu’à votre âge j’avais choisi une reine.
Ni Marguerite de Valois, ni cette Marie d’Écosse, qu’on dit aventureuse et belle, ne m’attirent autant que cette naïve princesse d’Allemagne.