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SEPTEMBRE

LA LUNE




Sous les plafonds que sur la terre
minuit ajuste avec des crampons d’or,
tu voyages, par le soir mort,
œil morne et sans paupières.

Œil pour le pôle et le désert
où la chaleur ressemble au gel,
où le silence comme un scel
ferme les lèvres de la mer.

Œil projeté de haut en bas
sur les peuplades taciturnes,
qui bâtirent leurs sphinx nocturnes
avec les blocs que tu fixas.