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Le houx, il est de fer
tenacement comme l’hiver.

Avec ses dards, avec ses pointes,
il sépare les clartés jointes
du jour éclos avec douceur ;
il est comme un blasphème
de sécheresse et de fureur
qui se crispe contre lui-même.

Le vent jeune, c’est le printemps,
avec ses baisers d’or aux lèvres de la terre ;
le vent lisse, le vent sincère,
c’est le printemps.

Le houx, il est l’audace
du froid stérile et de la glace.

Le vent babille
dans le lacis d’un chant d’oiseau
que soie à soie il enrubanne,
ainsi que des lianes,