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JANVIER




Par Le soir trouble et flagellant,
où se gèlent exténuées
les lumières et les nuées,
vague l’hiver nocturne et blanc.

Les champs dorment si vieux, si morts,
qu’on les croirait frappés d’un sort,
— qui donc suscitera le vernal sortilège ?
Tout seul vers le couchant là-bas,
triste et discord, avec des hoquets las,
quelque pauvre angélus sonne encor dans la neige.

Les chaumières et les étables
apparaissent si lamentables
que leur misère s’ouvre en plaies ;
de clos en clos, le long des haies,
sur un bâton pelé
pend du pauvre linge gelé.