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les plaines


FIN D’ANNÉE


Sous des cieux faits de filasse et de suie,

D’où choit morne et longue la pluie,
Voici pourrir,
Au vent tenace et monotone,
Les ors d’automne ;

Voici les ors et les pourpres mourir.


Ô vous qui frémissiez, doucement volontaires,

Là-haut, contre le ciel, tout au long du chemin,
Tristes feuilles comme des mains,

Vous gisez, noires, sur la terre.


L’heure s’épuise à composer les jours ;

L’autan, comme un rôdeur, par les plaines circule ;

La vie ample et sacrée avec des regrets sourds,