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les plaines


L’ORAGE


Sur un grand ciel couleur d’ardoise et lourd

Courent, légers comme l’étoupe,
La petite troupe
Des nuages d’orage.
Le tonnerre bruit, lointain et lent ;
D’un énorme faux jour le village s’éclaire
Et le grand mur du presbytère
Luit, tout à coup, sinistre et blanc.

Un vent brusque retrousse
La robe en or des branches et des pousses,
D’arbre en arbre, le long du bois ;
Tous les oiseaux taisent leur voix.
En obliques volées
Passent les pigeons clairs ;

Et leurs coups d’ailes affolés