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les plaines


L’ÉTALON


L’ombre d’un grand nuage blanc

Circule au loin, de plaine en plaine ;
Un vent du sud, torpide et lent,
Remue à peine
Les barbes des épis et les feuilles des frênes ;
Lorsque, soudain, rompant d’un bond
Sa chaîne,
S’enfuit, de la ferme prochaine,
Un étalon.

Ses sabots noirs cassent les pierres
Et les cailloux des chemins clairs ;
On voit luire les quatre fers

De son galop dans la lumière.